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La discussion qui suit s'applique principalement aux arbres caduques. Les pins sont un cas spécial abordé dans un autre article.
Il n'y a pas d'indication stricte du temps que cela prend. Cela dépend de l'apparence vous désirez donner à votre arbre. Quand on me présente une plante à former en bonsaï, la première question que je pose est: Quelle taille désirez vous qu'il ait? Presque tout le reste en dépend (partant du principe qu'un style a été choisi). Les projets de formation doivent correspondre à la taille et la forme envisagée pour l'arbre. C'est très difficile à comprendre pour les débutants car ils n'ont pas vu beaucoup d'arbres et ont beaucoup de difficultés à visualiser l'arbre achevé. Néanmoins c'est essentiel.
Pour des troncs réellement gros, 8 cm (3 pouces) et plus, planter en pleine terre est probablement le moyen le plus rapide, en partant du principe que le sol et l'arrosage sont convenables, et que vous ne vivez pas dans la toundra arctique. C'est le plus efficace pour les arbres caduques qui bourgeonnent facilement sur du vieux bois, comme le font les ormes et les érables. Souvent, je ne pense même pas à former des branches avant d'avoir mon tronc de 8 cm (3 pouces). Si vous avez formé des branches, elles seront probablement devenues trop grosses de toute façon pour votre bonsaï final.
Après avoir rabattu le tronc, l'arbre va exploser de nouvelles pousses, et normalement une nouvelle branche prolongeant le tronc apparaîtra dans le haut du tronc coupé (au niveau de la première branche). Laissez pousser durant plusieurs années ce prolongement et toutes les sauvageons sous lui. Toutes ces branches basses sont réellement des sacrifices qui seront enlevés plus tard, donc ne vous inquiétez pas si elles deviennent trop grosses. La nouvelle branche au sommet du tronc formera la section de tronc entre la première et la deuxième branche. Continuez cette méthode jusqu'à ce que vous obteniez le tronc désiré.
Quelque part proche de la fin de ce processus vous pouvez commencer à former les branches que vous désirez garder aux courbures du tronc que vous avez créées. Le timing dépend de l'espèce d'arbre et de ses caractéristiques de croissance. J'ai formé des troncs de pommiers de 13cm (5 pouces) à partir de boutures en 6 ans avec cette méthode, ils ont une conicité fantastique et des troncs tortueux, mais je commence seulement à former les branches.
La courbe douce dans le tronc vient du nouveau prolongement qui forme un angle avec la section de tronc en dessous. C'est l'emplacement où sera la première branche. Des coupes répétées des prolongements de tronc vont continuer à augmenter la conicité parce que chaque nouveau prolongement poussera à partir d'un bourgeon alors que les sections plus basses continuent à grossir. Chaque coupe dans le haut d'une nouvelle section de tronc donne la position pour la branche suivante.
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Mettre l'arbre en pleine terre vous donnera plus de conicité, une base plus évasée, et un meilleur nebari, grâce au stress provoqué par le vent qui agite le tronc. Des arbres non tuteurés étudiés à l'UC Davis ont développés des troncs plus gros et plus forts que ceux tuteurés.
Beaucoup d'arbres caduques vont développer une jungle de branches basses en plus de la tige désirée qui formera la prochaine section du tronc. Laissez ces branches basses sur l'arbre. Les branches augmentent le diamètre du tronc dans la partie sous leur point d'attache. Elle vont augmenter fortement la conicité. Elles devraient être retirées quand vous commencez à former les branches finales, ou quand elles ont produit assez de conicité, ou si elles forment une 'protubérance' qui donne une conicité inverse (les ormes de Chine, Ulmus parvifolia le font souvent).
Si vous faites cette opération après que les feuilles soient à maturité (ou plus tôt), les racines sont épuisées. Elles ont dépensé beaucoup de nourriture (d'énergie) à produire toutes ces nouvelles feuilles et pousses. Cela ne contribue pas à développer un nouveau prolongement de tronc sauf si vous désirez qu'il soit faible avec des entre-noeuds courts, comme quand vous désirez construire une nouvelle cime dans le haut de l'arbre. C'est aussi préférable quand vous essayez d'avoir des nouvelles branches à partir de bourgeons adventifs sur des arbres à croissance très rapide, parce que la nouvelle croissance sera plus fine avec des entre-noeuds plus courts.
Je coupe souvent jusqu'à une branche, particulièrement si elle forme un angle aigu avec le tronc, c'est à dire, qu'elle pointe vers le haut. Si elle est proche de la position correcte, il vaut beaucoup mieux partir de quelque chose d'existant que de tenter de faire bourgeonner juste à la bonne position.
Il est important, quand on fait pousser des branches sacrifices, qu'elles n'ombragent pas les parties en dessous, ou qu'elles n'affaiblissent pas les parties au delà d'elles. Je laisse habituellement pousser la branche sacrifice sans la tailler en une longue tige mais en coupant toutes ses feuilles et branches secondaires proches de sa base de moins de plusieurs décimètres (pieds) afin d'éviter qu'elle ne fasse de l'ombre à l'arbre sous elle. Les branches sacrifices peuvent avoir 3 mètres (10 pieds) et plus de long, selon le niveau de grossissement désiré.
Utilisez les branches et troncs sacrifices pour corriger un problème quand votre arbre a déjà une bonne forme et des branches finies. Rappelez vous que les branches augmentent le diamètre du tronc de la base jusqu'à leur point d'insertion. Pour faire grossir l'ensemble du tronc, faites pousser une branche sacrifice près de la cime de l'arbre, mais pas à l'extrémité de la cime ou vous allez détruire sa structure délicate. Si cela arrive, vous devrez former une nouvelle cime pour obtenir une conicité qui se termine finement. Je coupe souvent les branches sacrifices avant qu'elles n'aient fait leur travail et j'en fait pousser une nouvelle un peu plus bas pour garder la conicité.
Vous devrez retirer votre arbre de son pot et le planter en terre ou dans un plus grand pot de culture pour obtenir la vigueur nécessaire pour que la branche sacrifice fasse son effet. Pour obtenir un tronc gros et conique, choisissez des positions plus basse sur le tronc pour les branches sacrifice. Ne faites pas pousser de branches sacrifice à partir de branches existantes (gourmand) ou vous ferez trop grossir la branche et elle sera hors de proportion avec le tronc. Elles peuvent, malgré tout, être utilisées pour corriger le diamètre et augmenter la vigueur de branches faibles.
Quand des branches sacrifices sont utilisées pour renforcer à la fois des branches et le tronc, on doit être très attentif. Le développement peut être très rapide, et un surdéveloppement peut subvenir en une seule saison. Des branches trop grosses sont une erreur courante et sont difficiles à corriger. Si des branches sont trop grosses, la seule chose que vous pouvez faire est de faire pousser une branche sacrifice au dessus de la grosse branche afin d'augmenter la taille du tronc pour rétablir l'équilibre.
Faites les pousser librement jusqu'à quelques 4,5 à 6 mètres (15 à 20 pieds) où ils peuvent se balancer dans le vent. Cela va développer d'énormes troncs à base évasée en à peu près cinq ans puisque les racines s'enfoncent dans sol. Ensuite, cassez le haut et transformez en jin la partie supérieure comme j'ai décrit pour les Cèdres. Vous aurez une abondance de bourgeonnement pour des nouvelles branches pour des espèces comme Sequoia sempervirens, Taxodium disticum, Cedrus sp, et Metasequoia glyptostroboides.
Le jin et la coupe en diagonale aiguë sont les deux méthodes le plus courantes pour créer une conicité. Une autre méthode que j'essaie, consiste à couper en diagonale à un angle visible de l'avant, en d'autres termes vers le côté, de sorte que, quand le haut est cassé et tiré vers le bas, une section du côté du tronc vient avec lui. Vous obtiendrez ainsi plus de conicité et cela semblera naturel puisque le jin est creusé ou mieux encore cassé et tiré vers le bas avec des pinces. Une bande d'écorce vivante doit être laissée à l'arrière de façon qu'un côté de l'arbre ne soit pas dégarni de branches. Ce n'est pas une solution parfaite mais c'est utile.
La solution parfaite consiste à laisser pousser des pousses et continuellement les tailler court à des intervalles aussi rapprochés que un an, en ajoutant des sections de tronc de plus en plus petites. Chaque fois qu'un prolongement est coupé, un nouveau prolongement de plus petit diamètre le remplace. Puisque les coupes sont fréquentes, on remarque moins les courbes du tronc et elles vont complètement disparaître en quelques années. Une fois la conicité obtenue, vous pouvez le laisser pousser librement et casser le haut comme vous préférez. Vous ne le voyez pas beaucoup parce que c'est un procédé extrêmement lent. Plutôt que de faire grossir de façon accélérée chaque année à l'aide d'une quantité de plus en plus importante de feuillage, vous lui retirez périodiquement plus de la moitié de sa capacité de croissance et le forcez à recommencer.
Traduit et publié avec l'aimable autorisation de Brent Walston.
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