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En plus il y a le problème du drageonnement du porte greffe. Chaque fois que le haut de la plante est taillé, le porte greffe est très souvent stimulé plus que le scion ce qui produit une explosion de drageons. Cela rend les pommiers à gros troncs très difficiles à former.
Malheureusement les cultivars de Malus coronaria ne se bouturent pas facilement. Les boutures forment un cal, mais je n'ai jamais pu en faire s'enraciner une seule. J'aime particulièrement cette espèce car les fleurs sont très odorantes. Un cultivar, 'Klehm's Bechtel Improved' est extrêmement odorant, le parfum doux mais pas écoeurant peut se répandre à plusieurs mètres de l'arbre. Voici mon test personnel pour le parfum, si je dois enfoncer mon nez dans le fleur pour la sentir, je ne la considère pas comme très odorante. 'Bechtel' est aussi un des rares pommiers à vraies fleurs doubles. Les boutons roses ressemblent à de petites roses. Il fleurit aussi beaucoup plus tard que les autres pommiers, jusqu'à mai, quand le feuillage a déjà couvert l'arbre. Je produis maintenant ce cultivar par greffes basses.
Un autre aspect intéressant de la culture de pommiers à partir de boutures est que les plantes sont beaucoup plus vigoureuses. On ne le remarque pas vraiment avant de les planter en pleine terre pour les faire grossir. J'ai remarqué que des plantes issues de boutures poussent 2 à 3 fois plus vite que des plantes greffées.
Si vous mettez un plan fin comme un crayon dans un pot à bonsaï, vous devrez attendre de nombreuses années pour obtenir un tronc de 25 mm (1 pouce). Je commence à former les boutures immédiatement. Elles poussent très vite dans des pots de culture, et demandent à être taillées quelques semaines seulement après avoir été rempotées. Dès que les racines remplissent les petits pots de plastique, je coupe le tronc à environ 7,5 cm (3 pouces), en laissant un section d'entre-noeuds rapprochés si possible. Cela facilite la croissance et le choix des branches basses plus tard. Plusieurs coupes du tronc vont aussi créer des courbes douces, ou parfois radicales sur le tronc. Ce procédé est répété, en ajoutant quelques centimètres de tronc à chaque fois. Une certaine conicité va en résulter, mais pas beaucoup. Vous obtenez de beaux troncs tordus sans limiter beaucoup la croissance. Le vent renverse ces pots de toute façon si je ne les raccourci pas.
Au moment où je les mets dans des pots de 10 cm (4 pouces) j'ai de jolies plantes convenant au shohin, mais les feuilles sont vraiment un peu grandes pour un Shohin à l'exception peut être de M. sargentii ou M. x zumi cvs. Cela prend seulement deux à trois ans. Ensuite, ils vont dans des pots de 18 cm (1 gallon) pour encore se développer. Des troncs de 25 mm (1 pouce) peuvent être obtenus en à peu près trois à quatre ans à partir de la bouture. Les troncs formeront de jolis crochets et courbes, et les plantes devraient fleurir régulièrement, suivi de petits fruits.
Répétez ce procédé aussi longtemps que vous voulez. Ce qui se passe, c'est que la multitude de branches basses va former une énorme base de tronc. Ces branches basses peuvent être retirées (elles seront trop grosses pour le bonsaï) quand l'arbre est prélevé et de nouvelles branches de structure sont formées une fois l'arbre dans un plus petit pot de culture. Les arbres en pleine terre vont former des tronc de 10 à 15 cm (4 à 6 pouces) en 5 ans avec cette méthode.
Pour une discussion plus approfondie sur l'obtention de gros troncs, voyez l'article Développer de Gros Troncs pour Bonsaï.
Une fois mis en pot pour bonsaï, c'est le moment de former les branches. Les branches devraient déjà être en place avant la mise en pot sauf peut être pour les petites branches de la cime. Je les laisse pousser librement après mise en pot. Ensuite, les racines commencent à remplir le pot, ce qui ne prend que quelques mois. Je raccourcis les longs prolongements qui ont poussé sur les branches choisies et je commence à les pincer régulièrement afin d'obtenir des entre-noeuds courts sur les parties extérieures de la branche. Si une branche doit grossir, vous pouvez la laisser pousser en longueur un moment. Les branches du haut doivent être surveillées de très près parce que la plupart de la croissance se dirige là et elles seront vite plus grosses que les branches du bas si vous ne les pincez pas régulièrement.
La plupart des pommiers devront être rempotés tous les ans à cause de leur croissance rapide. De plus grands bonsaïs peuvent devoir être rempotés tous les 2 ans à peu près. S'ils commencent à se soulever du pot ou à dépérir, il est temps de rempoter. Vous pouvez rempoter tout au long de la saison si vous êtes soigneux et avez une expérience en bonsaï. Les débutants devraient se limiter au printemps et à l'automne.
Il n'est jamais possible d'avoir beaucoup de ramification avec les pommiers donc ne vous en inquiétez pas trop. Si vous arrivez à obtenir quatre ou cinq embranchements sur une branche, vous aurez un très joli arbre. Ils peuvent être défoliés au printemps pour avoir de plus petites feuilles et des entre-noeuds plus serrés.
Toutes sortes d'insectes adorent les feuilles de pommier donc vous devrez vous en occuper y compris les chevreuils. Les limaces et escargots font de grands trous dans les feuilles. Des chenilles de différentes sortes vont s'enrouler dans les feuilles. Ce sont les premières plantes au printemps à avoir des pucerons. Les acariens vont migrer de leur arbre favori (Cognassier) aux pommiers quand la pression devient forte. Les pucerons lanigères sont un parasite dangereux et sont difficiles à éradiquer car ils vont vivre sous terre sur les racines comme sur les parties aériennes. On peut les contrôller avec un bon insecticide systémique.
Les maladies sont moins problématiques, la plus courante étant le mildiou (? powdery mildew) qu'on peut aisément contrôller avec du Funginex ou simplement en lui donnant plus de soleil et en maintenant le feuillage au sec durant la nuit. La rouille du pommier (? Cedar Apple Rust) est un problème grave dans beaucoup de régions des USA. On peut la limiter avec des fongicides et en écartant les genévriers de la proximité immédiate de vos pommiers.
Un nouveau cultivar pour moi est 'Louisa', au port réellement pleureur, Les branches pendent pratiquement tout droit. Les boutons sont rose profond, et s'ouvrent en un beau rose pur. Les fruits sont jaune doré avec avec des rougeurs et ont un peu moins de 12mm (1/2 pouce). C'est un nouveau cultivar qui est très résitant aux maladies. Je ne sais pas s'il est possible de le multiplier par boutures, il faudra attendre l'année prochaine. C'est un cultivar assez excitant. Les branches pleureuses forment naturellement un arc d'environ 15 à 20 cm (6 à 8 pouces) grâce à quoi il ne devrait pas être nécessaire de ligaturer les branches vers le bas pour un grand bonsaï.
Un autre cultivar nouveau pour nous cette année est 'Weeping Candied Apple', il a des feuilles rougeâtres et des jeunes pousses rouges avec des fleurs rose-pourpre foncé et des petits fruits rouges. Il pousse vigoureusement et est très facile à multiplier. Son port pleureur sera pas évidant en bonsaï, bien que ses branches peuvent être ligaturées vers le bas.
'Hime Ringo' a des fleurs doubles rose pâle, mais il y a un problème avec le nom. Je n'ai pas été capable de retracer son lignage jusqu'à l'espèce, et je crains que c'est un autre exemple de la dénomination japonaise par 'groupe' ou 'type' plutôt que par espèce. J'ai des doutes quant à savoir si toutes les plantes vendues comme 'Hime Ringo' dans ce pays sont en réalité le même cultivar. Le clone que nous produisons est un excellent suject pour bonsaï. Il produit facilement beaucoup de branches basses anguleuses.
Des formes rouges réellement bonnes sont 'Lizet' et 'Royalty'. Malheureusement j'ai beaucoup de difficultés à les bouturer tous les deux. Je peux devoir les multiplier par culture de tissus.
La forme à plus petites feuilles que j'ai pu trouver est M. sargentii. Ils ont des feuilles réellement petites et lobées, presque comme des feuilles de chêne. Elles se réduisent aisément à environ 25 mm (1 pouce). L'espèce pousse jusqu'à environ 3 mètres (10 pieds) et a un port étalé plutôt qu'érigé, il a énormément de potentiel en bonsaï. Les boutons sont rose, s'ouvrant en un blanc presque pur. Le cultivar M. s. 'Tina' est une sélection de qualité qui a des boutons rose très foncé en même temps que d'autres boutons déjà ouverts en fleurs blanc pur ce qui donne un effet de couleurs saisissant au printemps. Ce devrait être un des meilleurs cultivars de pommier pour le bonsaï, bienque sa croissance soit assez lente.
'Sugar Tyme' a des petits fruits les plus fantastiques. Ils sont rouge et persistants. Ici ils restent habituellement sur l'arbre après le nouvel an. Quand les fruits murissent, ils prennent une fluorescence rougeâtre qui donne un effet incroyable par temps nuageux avec l'arrière plan des branches foncées mouillées. En plus de cela il fructifie à profusion en des grappes d'une cinquantaine de fruits. J'ai pris plusieurs centaines de fruits sur un seul petit arbre. Il a des fleurs blanc rosâtre au printemps, des feuilles de taille moyenne et sa croissance n'est pas excessivement vigoureuse.
Traduit et publié avec l'aimable autorisation de Brent Walston.
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