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Le style va de pair avec les méthodes de cultures et les arbres utilisés. Je n'ai pas un grande connaissance de ces choses, mais c'est mon sentiment que des tendances stylistique sont devenues à la mode ou passées de mode durant les quelques derniers siècles au Japon. Le style actuel du pin existe depuis longtemps, et avec l'augmentation de la popularité du bonsaï en Occident, je pense que l'émulation a prolongé son règne esthétique. Ceux qui abordent pour la première fois le bonsaï veulent des plantes qui ressemblent à celles dans les livres qui sont principalement des arbres dans le style du pin.
Je suis un grand partisan du bonsaï américain. Je ne veux pas dénigrer les styles et le travail Japonais, ils mettent encore en forme quelques uns de plus beaux arbres du monde, et ils ont un héritage tellement riche qu'il serait sacrilège d'amoindrir leur travail. J'ai le sentiment que l'apprentissage de toutes leurs règles et l'étude de leurs compositions est le meilleur moyen de commencer sa formation pour la plupart des artistes en bonsaï. C'est ainsi que j'ai appris. Heureusement pour moi, j'ai appris sans être guidé par un sensei, et j'ai ainsi été libre d'expérimenter des techniques de culture et des styles. Pour la plupart des lots de plantes, j'en plante quelques unes et les laisse pousser de manière sauvage juste pour voir ce que ca donne, cela rend la vie bien plus intéressante.
Puisque le bonsaï est un art de représentation, il est fortement lié et influencé par l'environnement naturel des artistes. C'est un concept important qui est peu abordé dans les livres ou les cours. Des arbres en bonsaï ne sont pas du tout des versions miniature de spécimens majestueux et vénérables d'arbres âgés, pas plus qu'un bébé est une version miniature d'un adulte. Les représentations picturales primitives de bébés comme des adultes à taille réduite démontrent à quel point cette idée est ridicule. Leurs minuscules têtes donnent l'impression qu'ils ont un cerceau avorté. Il en va de même en Bonsaï. Si les feuilles et les branches étaient réellement en proportion, vous devriez utiliser une loupe pour distinguer les feuilles, et l'arbre serait tellement dense qu'il ressemblerait simplement à un buisson. L'astuce consiste à représenter un spécimen vénérable, à donner l'impression, l'atmosphère, et l'expérience de telles plantes. C'est là où un réel sens artistique intervient, puisque nous n'imitons pas simplement la nature. Si c'était le cas, chacun pourrait le faire en copiant des photos d'arbres.
Le bonsaï américain devrait reproduire l'expérience américaine des arbres. Comme je l'ai dit, c'est fortement influencé par les plantes utilisées, différentes espèces avec des habitus différents de l'Orient. Je vois cette forme occidentale d'arbres et je lis à son sujet d'autres auteurs qui préfèrent travailler avec des sujets indigènes du Sud. Nous essayons de capter l'atmosphère ou l'essence de la beauté que ces arbres indigènes dégagent dans leur milieu naturel.
Je suis fortement influencé par les Sierras. J'ai été élevé à la côte Est des États-Unis et j'ai passé la première moitié de mon existence là bas, en n'ayant jamais été à l'Ouest ou même en contact avec de réelles montagnes. Quand je suis arrivé à l'Ouest, j'ai été complètement submergé par les beautés imposantes et austères des zones d'altitude. Je n'oublierai jamais ma première excursion au sommet des chutes du Yosemite. A l'extrême altitude, où il y a peu de sol sur un dôme de granit dur et lisse, on trouve des centaines de pins de Jeffrey nanifiés, des bonsaï pour une valeur de milliards de dollars partout poussant dans chaque interstice de rocher. Vous pouvez remarquer l'impact de cette expérience dans mes compositions de paysages. Il y a toujours du vide et de l'espace alors que les plantes individuelles occupent chacune leur espace, avec leur propre beauté, jamais encombrée par leur voisines et habituellement formant le dôme étroit si prédominant en altitude à cause des vents forts. Les plantes là bas font le gros dos pour se protéger.
Mes bonsaïs sont également influencés. La plupart de mes pins, même après quinze ans, sont toujours en évolution, mais beaucoup affichent les caractéristiques des pins d'altitude. La particularité prédominante est que le tronc est formé par une suite de mort de la tige principale due au vent et à la neige. Près du sol, habituellement au point où la première branche maîtresse pousse, il y a un angle important, presque à 90 degrés, parce que la tige principale est morte et qu'une branche latérale a pris le relais. A partir de cette branche latérale, une autre tige principale s'est développée qui est elle-même détruite, créant un autre angle aigu, et ainsi de suite. Ces arbres ne ressemblent pas à ce que vous pouvez voir dans les livres et n'ont pas cette apparence sauvage des genévriers de l'Ouest Américain, mais c'est un style naturel en règle. En étudiant les arbres comme je l'ai fait, vous pouvez apprendre les règles de développement et créer des bonsaï pour représenter le monde réel. Je suis certain que l'aspect du pin de la Sierra américaine deviendra un nouveau style, un style réellement américain.
Un autre style américain qui apparaîtra un jour est le chêne de Californie. Il n'y a rien qui leur ressemble dans le monde et chaque espèce a sa propre bizarrerie, qui varie d'une région à l'autre, parfois à moins de 65 Km (40 miles) de distance. Ce n'est pas un arbre d'Asie, il deviendra un nouveau style basé sur notre expérience de cet arbre. John Naka a déjà analysé en partie ce qui fait que cet arbre nous donne la sensation qu'on ressent, et l'a traduit en techniques de culture. Cet homme est un réel génie quand il aborde une étude analytique de ce type. Cela n'est pas déduit de l'étude des règles, mais de l'étude des arbres dans la nature. J'ai commencé de cultiver des chênes de Californie en bonsaï en anticipant afin d'aider à créer ce style.
Traduit et publié avec l'aimable autorisation de Brent Walston.
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