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Fertiliser vos bonsaï

par Brent Walston
Traduit de l'anglais par Thierry Delescaut

Introduction

Le besoin et l'action de la fertilisation en bonsaï ne sont pas différents d'autres plantes cultivées en pot ou poussant en pleine terre. Les processus biologiques et chimiques des arbres bonsaï sont identiques à leurs parents. Tous les résultats obtenus sur la croissance en bonsaï sont causés par la température, la lumière, les sels minéraux, le sol, la taille des branches, l'arrosage, et la taille des racines. Tout ceci a des équivalents dans la nature. Dans cette article, je vais tenter d'expliquer le rôle de la fertilisation dans la croissance des plantes en pot et d'éluder quelques mythes courants.

Le rôle de la fertilisation dans la croissance des plantes

L'engrais est souvent assimilé à de la nourriture pour plantes. C'est un pauvre concept. Les vraies nourritures des plantes sont le gaz carbonique et l'eau. Ces deux matières de bases avec l'énergie de la lumière solaire sont converties en sucres et en hydrates de carbone qui sont l'alimentation des plantes. L'engrais est plus comparable aux vitamines. L'azote, le phosphore et le potassium et d'autres oligo-éléments sont nécessaires à la division cellulaire et à l'élaboration des enzymes qui permettent la photosynthèse et la croissance. La quantité de ces éléments qu'une plante utilise pour sa croissance est plutôt petite, seulement quelques pour-cent du poids de ces tissus secs.

L'azote, N, est responsable (en partie) de la couleur verte des feuilles et de l'allongement et de la quantité des nouvelles pousses. Il agit sur la taille des feuilles et la longueur des entre nœuds. L'azote est nécessaire à la division cellulaire et à l'élaboration des protéines.

Le phosphore, P, est aussi nécessaire pour la division cellulaire et est un constituant indispensable de l'ADN, l'ARN et des matières grasses. Il donne une couleur vert foncé aux feuilles. Il permet une bonne croissance des racines et la floraison.

Le potassium , K, active quelques enzymes de la cellule et provoque une activité cellulaire qui maintient la plante en bonne santé. Un manque peut provoquer une chlorose sur le bord des feuilles.

Comment les plantes assimilent l'engrais

Dans la nature les plantes absorbent de très petites quantités de fertilisants présents dans le sol et l'eau. L'origine de ces éléments est le processus de recyclage. Le phosphore et le potassium sont des éléments minéraux et sont aussi libérés par certains types de roches. L'azote est un gaz présent dans l'atmosphère et peut être "fixé" ou convertit sous une forme soluble assimilable par l'action de certains micro-organismes. L'azote peut aussi être fixé par l'action de la lumière, dissous dans l'eau de pluie et entraîné dans la terre.

L'absorption des fertilisants par les plantes est faite principalement par les racines. L'écoulement de l'eau dans la terre crée une solution contenant N, P, K et les autres éléments nécessaires en les dissolvant du sol. Les racines des plantes absorbent cette solution par osmose, la solution du sol, moins concentrée, traverse leur membrane vers la solution plus concentrée dans leur cellule. Ce procédé permet à l'eau et aux fertilisants d'être pompés à de grandes distances de la plante. Dans le cas du Sequoia sempervirens, l'eau peut être pompée à 90 mètres de distance.

Les plantes peuvent aussi absorber l'engrais par leur feuillage. Toutefois c'est une pratique trop utilisée pour la fertilisation des plantes. L'absorption principale se fait par les racines. L'alimentation par le feuillage peut être bénéfique pour un nombre limité de déficiences nutritionnelles comme le calcium.

Quand nous fertilisons les plantes nous les approvisionnons avec une solution artificielle. Nous fabriquons cette solution soit en dissolvant des sels fertilisants dans de l'eau ou en répandant des engrais solides sur le sol et en les arrosant. Dans chaque cas, les éléments nutritifs finissent dans le sol et sont absorbés par les racines.

Pourquoi devons nous fertiliser quand la nature ne le fait pas? La réponse à cette question se trouve dans les terres que nous utilisons pour le jardinage en pot, qui est une pratique totalement artificielle. Les plantes qui poussent en pleine terre peuvent supporter des sols dont la granulométrie est beaucoup plus fine (plus lourds) que celles qui sont en pots. C'est parce que les mécanismes de drainage et d'aération sont différents en pot qu'en pleine terre. Des sols lourds retiennent les engrais bien mieux, ainsi de plus petites quantités sont nécessaires. Les plantes en pot ont besoin de sols bien plus poreux que celles qui sont en pleine terre pour permettre un drainage et une aération convenable. Ces sols "légers" sont très pauvres et retiennent mal les éléments nutritifs. Il y a aussi le facteur limitant du volume de terre dans un pot.

Dans cet environnement complètement artificiel de la croissance en pot, il est nécessaire de fournir des apports réguliers de fertilisants dans le sol pour maintenir la santé et la croissance de la plante.

Quelle quantité d'engrais?

Les engrais sont produits avec attention pour fournir la quantité optimale de sels dans le sols quand ils sont utilisés comme indiqué. Suivez les instructions. N'utilisez pas plus ou moins que les quantités préconisées, ou plus ou moins souvent qu'indiqué sur l'étiquette. Vous remarquerez que beaucoup d'engrais, surtout sous la forme soluble comme "Miracle Gro", "Miracid", "Peters", etc donnent une concentration pour une période précise de fertilisation. Plus vous souhaiterez fertiliser souvent, moins la solution sera concentrée. Par mon expérience je ne vois aucun avantage à faire fertiliser plus fréquemment qu'une fois toutes les deux semaines. C'est une pratique habituelle pour les engrais solubles.

Fertiliser plus souvent nécessite une solution plus diluée et gâchera plus de produit car l'excès s'échappera du pot à chaque fois. Cela donne aussi plus de travail de préparer la solution plus souvent. Quoique je n'ai aucune moyen de le démontrer maintenant, je soupçonne que les engrais sont plus efficaces quand ils sont apportés en concentration plus élevée et moins souvent. Chaque deux semaines semble être une très bonne période. Je peux voir la couleur verte commencer à se décolorer légèrement la troisième semaine si je retarde la fertilisation. La couleur vert sombre intense du feuillage est la clé pour déterminer la bonne quantité d'alimentation.

Composition

Tous les engrais fabriqués pour l'utilisation aux États-Unis portent une étiquette mentionnant la composition (NDT : il en est de même en France). Trois grands chiffres sont habituellement bien visibles sur le devant de l'emballage. C'est le NPK. Des nombres comme 15-15-15, 20-20-20, ou 18-6-12 sont courants. Ces nombres représentent le pourcentage du poids des N-P-K, azote, phosphore et potassium contenus dans l'engrais. C'est en fait un peu plus compliqué mais ceci suffira pour notre usage.

Ainsi, un engrais 20-20-20 est-il meilleur qu'un 10-10-10? Non, cette indication prend en compte la différence de pourcentage de poids du résidu sec. Autrement dit, vous utiliserez deux fois moins de 20-20-20 par litre que de 10-10-10. Vous pouvez utilisez ce facteur pour comparer le prix du fertilisant le moins cher. Quand tous les nombres sont égaux, l'engrais est dit équilibré et adapté à la majorité des usages, y compris le bonsaï, c'est ce dont vous avez besoin en général pour la santé et la croissance. Les engrais dont les nombres sont inégaux comme 10-52-10 (une forte concentration de phosphore) sont des engrais à usage spécial. Celui ci en particulier est destiné aux plants fraîchement transplantés et pour la production de fleurs.

A l'arrière de l'emballage, on devrait trouver une analyse complète de tous les éléments principaux (NPK), secondaires (Mg Ca S), et des oligo-éléments. L'origine et la forme des éléments doit aussi être indiquée. L'azote devrait être détaillé pour les formes "nitrate" et "ammoniacal". Par temps doux, ceci fait peu de différence selon la forme qui domine. Les formes nitrate sont absorbées un peu plus rapidement, mais la différence est seulement une question de jours. Par temps froid, les formes nitrate sont préférables car elles sont absorbées et utilisées plus facilement.

Quand fertiliser

C'est le sujet de quelques controverses. La sagesse populaire dicte de fertiliser quand les plantes sont en cours de croissance. C'est généralement après le débourrement au printemps jusqu'à la fin de l'été. La dispute est relative à la croyance que bien fertiliser en automne et au débute de l'hiver avec de l'azote va forcer le développement de pousses qui seront tuées par le froid. Il apparaît maintenant que c'est un mythe.

Les plantes mettent en place les bourgeons du milieu à la fin de l'été. L'azote fournit le combustible de la croissance mais ne joue aucun rôle dans l'éclosion des bourgeons. Ceci est dû seulement à la longueur des jours. L'acquisition de la résistance au froid est associée aux température basses et peut actuellement être amélioré par une fertilisation régulière avec des niveaux équilibrés d'azote. Sur cette base, il n'y a pas de raison de ne pas continuer à utiliser des engrais équilibrés durant l'automne et au début de l'hiver. Tant que la température du sol dépasse environ 12°C, les plantes continuent à absorber et stocker l'azote aussi bien que le phosphore et le potassium. Ce stockage d'engrais par les plantes joue un rôle très important dans l'alimentation des nouvelles pousses au début du printemps quand les températures du sol sont basses et que l'azote est difficilement assimilé.

La sagesse populaire dit aussi que la fertilisation avec de hauts niveaux de phosphores durant l'automne va préparer la plante en améliorant sa résistance au froid. Il n'y a pas de preuve crédible pour soutenir cette affirmation.

Maintenant je commence une fertilisation équilibrée au printemps après que les feuilles commencent à durcir et je poursuis comme il se doit jusqu'à l'automne et au début de l'hiver.

Les oligo-éléments

Les sols de bonsaï sont habituellement beaucoup plus inertes et souvent "sans terre", c'est à dire, qu'il n'ont pas de sols naturels. Dans ces conditions les plantes peuvent parfois ne pas trouver suffisamment des éléments secondaires dont elles ont besoin. Ce sont le calcium, le magnésium, le soufre, le fer, le zinc, le cuivre, le manganèse, le molybdène, le cobalt, et le nickel. Pour cette raison il est préférable d'utiliser un engrais qui contient ces éléments secondaires. N'importe quel bon engrais chimique soluble va les apporter, comme indiqué sur l'étiquette, s'ils entrent dans sa composition. Si ce n'est pas indiqué, vous pouvez être sûr qu'ils n'entrent pas dans la composition. Ajouter différentes sortes d'engrais organiques peut aider à fournir ces minéraux, en particulier avec les sous-produits animaux ou marins. Le fait d'utiliser une petite quantité d'un sol naturel nettoyé (sans les éléments organiques) peut aussi généralement satisfaire cette exigence. Je précise sans les éléments organiques car c'est la poudre de roche du sol qui va apporter ces éléments. Beaucoup de ces éléments sont aussi présents dans l'eau du robinet ordinaire. Par exemple des tuyaux en cuivre vont généralement ajouter suffisamment de cuivre.

On connaît maintenant précisément quelle quantité de ces oligo-éléments est nécessaire à la croissance des plantes et les variations suivant les espèces. En général les quantités sont plutôt faibles et se mesurent en parties par million. Les quantités sont si faibles que la carence d'un sel minéral précis est rare, mais cela arrive de temps en temps avec des mélanges sans terre. N'importe laquelle des précautions évoquées plus haut préviendra les risques. Quelques uns de ces éléments servent de catalyseur dans les réactions chimiques dans les plantes et sont perpétuellement réutilisés.

L'analyse de l'étiquette établira aussi la provenance des oligo-éléments. Bien que l'on peut prendre un engrais avec des oligo-éléments de n'importe quelle provenance, la meilleure origine est chélatée. C'est une forme organique (comme en chimie organique) qui va être disponible immédiatement pour la plante. De petites doses vont plus loin quand elles sont chélatées. Par exemple, le fer peut être disponible comme "dérivé de sulfate de fer" (pas chélaté), ou "Fer chélaté" ou "Fer EDTA" (une forme chélatée).

Brûlure avec les engrais ou les sels

Les engrais sont conçus pour opérer dans une large gamme de taille de pots et de composition de sol avec une bonne efficacité. Il n'y a pas de danger de "brûlure des racines" quand ils sont utilisés comme indiqués quelle que soit la plantes, du jeune plant avec ses vraies premières feuilles à la bouture enracinée ou à des arbres de quatre cents ans. La "brûlure" par fertilisation est un phénomène chimique qui peut être décrit comme une osmose inversée. Les engrais sont des sels, et dans une solution ils ont une certaine concentration. Le liquide présent dans les racines et les autres tissus vivants contient aussi des sels et des solutions. L'osmose est le phénomène du déplacement de l'eau à travers la paroi imperméable des cellules vers une solution dont la concentration en sel est supérieure. Aussi longtemps que la concentration de la solution du sol est plus faible que la concentration de la cellule, la solution du sol avec ses sels dissous (engrais et minéraux) va être transportée dans la cellule et utilisée.

Si vous ne suivez pas les directives et diluez accidentellement une solution dont la concentration en sels est plus grande que la concentration de la cellule, l'eau va se déplacer à l'extérieur de la cellule dans la solution du sol, en causant la déshydratation de la cellule. C'est une osmose inversée pour la plante, et les effets des sels ou engrais "brûlent". Dans des cas extrêmes ceci causera une déshydratation fatale et les symptômes seront exactement les mêmes que si vous n'aviez pas arrosé la plante, elle flétrit, les feuilles prennent une couleur bleu vert sombre, puis jaunissent ou brunissent et la plante meurt. Dans les cas moins extrêmes d'empoisonnement par les sels seule la bordure des feuilles sera affectée. Fréquemment elle devient jaune puis meurt.

Pour obtenir une concentration susceptible de produire de tels effets il faut un dosage plusieurs fois plus élevé que celui conseillé pour les engrais solubles puissants. Généralement vous ne devriez rencontrer ce cas qu'avec trop d'engrais solide directement appliqué sur la surface du sol ou dans le cas d'une eau très dure.

Autres effets de la sur-fertilisation

Il y a d'autres effets de la sur-fertilisation que les "brûlures". Ils sont discrets. Les degrés de fertilisation qui vont causer ces effets ne sont pas précis, et certaines personnes nient leur existence. Ces effets sont des feuilles excessivement grandes pour les excès d'azote, des tissus et feuilles molles, des tiges faibles, des longs entre-nœuds, une résistance faible envers quelques champignons pathogènes, une diminution de la résistance aux dégâts des insectes, peut-être même une attirance accrue pour les insectes suceurs. En général, il faudrait utiliser environ deux fois la dose prescrite d'engrais soluble pour commencer à observer ces effets.

Tant que l'état de santé général de la plante est concerné, nous savons qu'une fertilisation forte affaiblira la plante dans certains cas et la renforcera dans d'autres. Nous savons aussi que la sous-fertilisation aura les mêmes effets. Une fertilisation convenable entretiendra une pousse régulière, apportera une bonne couleur verte, et montrera des signes d'une santé excellente. Le fait de forcer les plantes au delà de ces résultats peut nuire à leur santé. Indubitablement, il y a des moments où on engraisse beaucoup les plantes, comme pendant la culture pour développer un gros diamètre du tronc. Il y a aussi des moments où il faut limiter l'apport d'azote, comme pour réduire la taille des feuilles et développer la ramification.

Effet de la composition du sol

L'utilisation d'engrais solubles dépend énormément de la composition du sol. Les sols avec un taux élevé de composants organiques et argileux ont tendance à retenir les éléments nutritifs et à conserver les sels, et ainsi requièrent des concentrations faibles et des apports moins fréquents. D'autre part, les sols de bonsaï ont tendance à être plus pauvres que les autres sols de culture en pot, et beaucoup plus pauvres qu'un sol naturel. Puisque les conseils d'engrais sont basés sur la moyenne des sols en pot, ceci argumenterait en la faveur de concentrations utiles élevées ou pour de fréquentes et fortes concentrations pour atteindre les besoins minimaux de la croissance d'une plante en bonne santé.

La demi dose d'engrais est un mythe dans nombre de livres sur les bonsaï, mais ainsi les "feuilles brûlées" par l'arrosage en plein soleil sont aussi un mythe. Malheureusement, beaucoup d'auteurs de livres sur le bonsaï sont fort en style mais très limités en horticulture.

Fertilisation des plantes faibles

Un autre mythe courant est que des plantes malades ou convalescentes, ou des bonsaï fraîchement rempotés ne doivent pas être fertilisés. La comparaison est que cela va suralimenter le malade ou est l'équivalent de le surdoser en vitamines. Je pense que l'analogie appropriée devrait être que la fertilisation à demi dose ou pas d'alimentation du tout est équivalent à ne pas prendre de médicaments, de vitamines et de nourriture quand vous êtes malade.

La dose conseillée est prévue pour produire une solution du sol avec des sels fertilisants à un certain seuil de conductivité électrique. C'est à ce seuil qu'il est très facile pour les plantes de capter les différents ions N, P et K. Ça ne change rien si la plante est un jeune semis, un prélèvement récent, un bonsaï fraîchement rempoté ou une plante convalescente. Ils vont tous capter plus facilement les éléments nutritifs si l'alimentation respecte ce seuil.

Les racines sont les racines. Probablement les racines les plus tendres que vous trouverez seront les nouvelles racines adventives d'une bouture. Elles sont très charnues et extrêmement fragiles. Je fertilise mes boutures fraîchement enracinées (et les jeunes semis) depuis des années avec des engrais solubles fortement dosés et ils ont tous prospéré. En fait, ils montrent vite des signes de chlorose si je ne les alimente pas à ce niveau.

Il n'y a pas de preuve de ce que je pense à propos des relations entre la fertilisation et le processus de régénération des racines. La croyance en la "brûlure" que les engrais occasionnent au jeunes et tendres racines ne peut être démontrée. Les engrais sont nécessaire à la santé et à la croissance des racines aussi bien qu'au feuillage. Si les nouvelles racines ne peuvent pas trouver l'engrais dans la solution du sol, la plante continuera à prélever les éléments nutritifs dans les tissus existants pour alimenter les nouvelles pousses. Ceci ne me donne pas l'impression d'être une recette pour la reprise.

La recherche a montré que des nouvelles racines sont souvent trouvées enveloppées par des gouttes ou des morceaux d'engrais solides purs. S'il y avait un problème avec des "brûlures" localisées, il y aurait des "zones mortes" autour de ces gros morceaux, pas de jeunes racines fraîches. Je ne soutiens pas ici l'augmentation des quantité d'engrais, mais juste la poursuite d'un plan de fertilisation raisonnable. La sur-fertilisation provoque d'autres problèmes.

Mon expérience a montré qu'il est important de rendre à une plante de bonnes conditions de croissance aussi tôt que possible après la transplantation, la taille des racines ou un problème au niveau des racines. Laisser une plante dépérir dans l'obscurité sans nourriture peut soulager un stress de la lumière et de la température, mais ne fait rien pour améliorer la nouvelle croissance. Je crois fermement qu'il est important d'améliorer toutes les conditions pour une bonne croissance et nutrition aussi tôt que possible dans ces situations sans induire de stress. Ceci comprend la possibilité pour les plantes de sécher légèrement avant l'arrosage, d'être fertilisées d'après un planning régulier, de garder le sol chaud, les mettre dans des fortes conditions de luminosité dès qu'elles peuvent le supporter et permettre une bonne circulation d'air.

Cet équilibre fragile permet d'optimiser ces conditions sans apporter de nouveau stress, mais la récompense est la possibilité de soutenir la croissance de la plante sans danger en la remettant dans de bonnes conditions de développement sain aussi tôt que possible.

Le mythe de la demi dose d'engrais est courant dans les livres et le milieu du bonsaï. Même de nombreux pépiniériste l'appliquent. Je pense que les gens lisent des livres sur les bonsaï et répètent ce qu'ils ont lus et entendus sans vraiment prendre le temps d'y réfléchir, ou faire quelque recherche sensée. J'en fait partie également. Bien que j'ai alimenté mes jeunes plants et boutures à dose normale, jusqu'à récemment, j'ai aussi fertilisé à demi dose sur les conseils des livres sur les bonsaï. Alors j'ai commencé à porter un regard critique sur les résultats, qui étaient décevants. Je sais m'occuper de mes bonsaï comme ce qu'ils sont : des plantes en pot.

Organique contre inorganique

La plupart des éléments nécessaires à l'alimentation des plantes sont N, P, et K. Leur source n'a pas d'importance pour la plante. Les sels seront finalement employés par la plante exactement de la même manière. L'avantage principal de la fertilisation organique est que l'azote est libéré lentement. L'azote est très soluble et rapidement lessivé par l'eau à moins qu'il y soit maintenu comme dans le cas des engrais organiques et des engrais à effet retardé. Depuis que nous fertilisons des bonsaï régulièrement de toute façon, je n'ai pas considéré ceci comme un gros problème. Les engrais à effet retardé libèrent leurs sels d'une façon similaire. Certains ont même un enrobage à base d'urée (composant organique) qui ralentit la libération des sels dans la perle. Il y a bien sûr, des polémiques à propos des avantages supplémentaires de l'utilisation des engrais organiques.

Personnellement, je ne me soucie pas si quelqu'un utilise un engrais d'origine organique ou inorganique (chimique). Je soutiens qu'ils font finalement la même chose, apportent aux plantes les éléments essentiels. Je n'essaie pas de convaincre qui que soit d'abandonner l'usage des engrais organiques. J'essaie de chasser l'idée que les engrais organiques sont de loin supérieurs dans le système complètement artificiel des bonsaï. Si nous parlions de jardinage biologique, je serais forcé d'être d'accord avec l'école idéologique bio, depuis que les engrais organiques dans ce système font des merveilles pour la structure du sol et l'écologie des micro-organismes. En bonsaï, c'est manipulé artificiellement, et en fait nous faisons de notre mieux pour ne pas avoir de composés organiques de dégradation de sol (compost) qui provoquent des tassement du sol et un mauvais drainage. De plus nous mouillons souvent le sol avec des fongicides qui vont tuer beaucoup des micro-organismes bénéfiques ainsi que les agents pathogènes.

En conclusion

Je maintiens que les planning compliqués de fertilisation sont loin d'être aussi bon qu'une excellente compréhension de la façon dont une plante croît pour agir sur sa pousse. La dextérité à tailler et la synchronisation de la taille de la partie aérienne et des racines sont beaucoup plus importants que l'alimentation de la plante avec un 20-20-20 ou 18-6-12 ou une fertilisation avec des boulettes. En plus, il sera impossible d'obtenir d'excellents bonsaï si vous ne travaillez pas la compréhension des différents styles et les fondements de l'esthétique. Il faut des années pour apprendre ces choses. Je peux vous apprendre comment fertiliser en moins de dix minutes. En fait, je viens de le faire.

Tout ce qui est dit ci dessus est nécessaire pour comprendre comment et quand les engrais agissent. Mais la conclusion est toujours la même. En général, tous les bonsaï peuvent être fertilisés avec un engrais soluble 20-20-20 à dose normale toutes les deux semaines du début de la croissance au printemps jusqu'à l'automne quand les températures diurnes ne dépassent plus les 10°C.

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Traduit et publié avec l'aimable autorisation de Brent Walston.
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