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La perlite est maintenant presque universellement utilisée au lieu du sable ou des agrégats volcaniques parce qu'elle est plus légère, stérile, et bon marché. J'utilise environ huit parts de perlite pour une part de tourbe et une part de vermiculite. La tourbe et la vermiculite rendent la perlite plus facile à travailler, réduisent l'aspect duveteux et facilitant le percement des trous pour les boutures. Je fais également endurcir et pousser les boutures dans les caissettes de bouturage, donc la tourbe et la vermiculite me donnent une petite capacité de rétention des nutriments, la perlite n'en ayant pas.
J'utilise des caissettes carrées de 46cm (18 pouces) avec des fonds grillagés qui donnent un excellent drainage mais tout en maintenant le substrat à l'intérieur. Le grillage a des mailles carrées d'environ 12mm (1/2 pouce) [???]. Les plantes couvre-sol sont fréquemment cultivées dans ces caissettes. J'utilise une planche à repiquer que j'ai fabriquée pour percer les trous pour les boutures, 182 par caissette. Tout ceci semble vieux jeu actuellement alors qu'on a des caissettes à compartiments de type Oasis, mais pour moi, c'est économique et facile et me permet de garder les boutures dans les caissettes plus longtemps.
Comment savoir quel niveau utiliser pour chaque espèce? Il y a un livre qui surpasse tous les autres pour ce type d'information encyclopédique, "Propagation of Woody Plants", par Dirr et Heuser, disponible chez Timber Press. Son prix est d'environ 40 Euros. C'est ma bible sur la multiplication, mais je la connais presque par coeur maintenant. C'est un condensé d'études de tous les pays qui inclut l'information récoltée par l'International Plant Propagators Society, IPPS. Si vous ne devez acheter qu'un livre sur la multiplication, ce devrait être celui là. Les débutants peuvent trouver qu'il est juste un peu indigeste au premier abord.
Pour le particulier, on peut réaliser ces conditions aussi simplement qu'en plaçant les boutures sous les étagères à bonsaï (mais hors du sol) qui sont arrosées une ou deux fois par jour, et où elles ne reçoivent pas le soleil direct. L'étape suivante est de construire une couche de multiplication avec une brumisation automatique. La première couche que j'ai construite avait 46 cm (18 pouces) de large sur environ 1,8 mètres (6 pieds) de long et 60 cm (2 pieds) de haut et couverte de fibre de verre transparente. On pouvait y placer 3 à 4 caissettes. Il y avait trois brumisateurs 'Floramist' dans le haut.
Je suis un grand penseur, ce qui me cause parfois des soucis, mais ca m'amuse beaucoup de concevoir et réaliser des choses. J'ai construit mon propre système de brumisation et placé des câbles chauffants dans un lit de sable au fond. J'ai construit mon propre interrupteur à brumisation 'de type feuille' qui avait un contrepoids et s'abaissait quand il était mouillé, ouvrant un contact sur un micro contacteur, et se relevait quand il était sec mettant en contact le circuit et un solénoïde qui ouvrait l'eau pour la brumisation. Des équipements du commerce sont disponibles pour environ 150 Euros. Le mien n'a jamais vraiment fonctionné et je perdais toujours mes boutures.
J'utilise maintenant une brumisation temporisée, comme la plupart des professionnels. Vous pouvez maintenant avoir des programmateurs sophistiqués pour environ 75 Euros. Ils permettent une brumisation périodique, vous pouvez varier le temps entre les brumisations et leur durée. Pour nos climats je trouve que cinq secondes de brumisation toutes les vingt minutes suffisent à garder la surface des feuilles constamment mouillée. Le mien est accouplé à un programmateur journalier qui est programmé pour s'éteindre durant la nuit. C'est parfois encore trop humide par temps nuageux donc je l'ai aussi couplé à un thermostat qui l'éteint quand la température descend sous les 22°C (72°F). Dans une couche à multiplication, entrouvrir les portes permettra une aération suffisante.
Ce processus ira mieux bien sûr s'il y a assez de nourriture pour le provoquer, d'où le besoin de laisser des feuilles sur les boutures herbacées ou semi aoûtées. La nourriture est aussi stockée dans les tissus ligneux de la tige elle-même, et c'est suffisant pour les boutures de bois aoûté sans feuilles, bien que le processus est beaucoup plus lent. Une forte luminosité joue certainement un rôle ici en maintenant active la photosynthèse. Vous devez équilibrer le besoin en lumière avec l'augmentation de chaleur. Pour des systèmes simples, tout ombrage fera l'affaire. Une fertilisation foliaire TRÈS légère semble aussi aider ce processus, bien que l'azote favorise l'apparition d'algues dans le substrat et vous allez vite obtenir un beau marais si vous forcez la dose.
La chaleur de fond agit comme un stimulant pour la production des racines et accélère aussi leur croissance. En général, la chaleur de fond devrait être 5,5°C (10°F) plus élevée que la température de l'air ambiant, mais toute quantité de chaleur de fond est utile. Mon système de chauffage est réglé par un thermostat qui l'éteint en journée quand il fait plus de 24°C (75°F) dans la pièce pour des raisons d'économie. La température ne devrait pas descendre sous les 18°C (65°F) et la température optimale semble se situer aux environs des 24 à 27°C (75 à 80°F) pour la plupart des espèces.
Quelques espèces sont plus sensibles à la chaleur que d'autres. La plupart des plantes tropicales que je cultivais auparavant, aiment la chaleur. Les érables, Acer vont aussi s'enraciner beaucoup plus rapidement à la chaleur. On dit que quelques rares cultivars de genévriers, Juniperus préfèrent effectivement des températures plus basses une fois qu'ils ont formé un cal, mais le débat reste toujours ouvert à ce sujet. J'avais des racines en cinq jours sur des boutures de Fuchsia avec une forte chaleur, le grenadier, Punica en sept à dix jours. J'ai même eu des racines sur des érables du Japon en dix jours l'année dernière.
La manière la plus simple et la plus économique pour le particulier d'installer une système de chauffage est d'acheter un tapis chauffant électrique et un contrôleur, vous pouvez avoir un petit système pour environ 100 Euros. Ils consomment beaucoup d'électricité, même un petit, soyez prêts à voir votre note augmenter. De plus grands systèmes sont à base d'eau chaude. Un chauffage classique peut être utilisé avec un petit circulateur relié à un thermostat. Les appareils du commerce sont appelés Biotherme. J'ai conçu et fabriqué mon propre système avec des morceaux de tuyaux pour goutte à goutte. Il fonctionne bien depuis huit ans.
La grande majorité des boutures semi aoûtées requièrent des hormones entre 0.3% et 1.6% d'AIB, ou Hormex 3 à 16. Certaines ne requièrent aucune hormone comme le saule, Salix, bien que maintenant j'en mets à l'extrémité de mes saules et je les place dans des caissettes au lieu de l'eau. Ils commencent à s'enraciner en moins d'une semaine et sont prêts à être transplantés en deux ou trois semaines. Le système radiculaire est plus dense et plus fibreux avec de l'hormone. Certains cultivars d'érable du Japon, Acer palmatum, requièrent de hauts niveaux d'AIB, j'applique maintenant à l'extrémité de l'Hormex 30 (3% AIB) pour certains d'entre eux.
Beaucoup d'espèces ne vont pas s'enraciner immédiatement, bien que la plupart s'enracinent après quatre à dix semaines. Quelques espèces vont prendre un an ou plus pour s'enraciner après avoir formé un cal en quelques semaines. Pour ces espèces, je coupe le chauffage à la fin de la saison et je les maintiens ombragées et au frais jusqu'à ce qu'elles s'enracinent. Les aubépines, Crataegus et beaucoup de Chamaecyparis rentrent dans cette catégorie.
Beaucoup de boutures semi aoûtées réagissent favorablement aux plaies. Le bas de la bouture est fendu finement le long du cambium sur environ 25 mm (1 pouce), en retirant une lamelle d'écorce sans retirer beaucoup de bois. Il vaut mieux le faire avec le tranchant très bien aiguisé de ciseaux, d'un couteau, ou d'une lame de rasoir pour faire une coupe bien nette. Cela donne une surface pour le cal et normalement l'assise du développement des racines. C'est utile pour les Malus, Acer, et rosiers. Il est aussi intéressant de regarder où les racines apparaissent pour plusieurs espèces. Si vous faites une plaie, les racines vont souvent apparaître sur une ligne le long des tissus du cal. Les racines apparaissent pour beaucoup d'espèces en anneau autour de la base de la coupe (Chaenomeles), pour d'autres c'est aux lenticelles (pores de la tige similaires aux stomates des feuilles), et pour d'autre encore c'est aux cicatrices des feuilles (rosiers). Pour certaines espèces, il est nécessaire d'avoir un noeud au bas de la bouture, pour d'autres pas (Clematis, Acer).
Traduit et publié avec l'aimable autorisation de Brent Walston.
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